Les différentes formes de luxations et d'entorses des doigts :
Entorses de la métacarpo-phalangienne du pouce
Il s’agit des entorses les plus fréquentes des doigts, elles surviennent dans les suites d’une chute sur la main pouce ouvert. Elles sont très fréquentes dans les suites d’une chute au ski.
Les traumatismes en valgus contraint de l’articulation aboutiront à une atteinte du ligament collatéral interne. Les traumatismes en varus contraint, beaucoup plus rare, aboutiront à une lésion du ligament collatéral externe.
Les entorses graves correspondent à une rupture du ligament responsable d’une laxité articulaire à l’origine d’une séquelle douloureuse et d’une diminution de la force de préhension.
Compte tenu de la douleur et de l’œdème post-traumatique dans les jours suivant le traumatisme, il n’est souvent pas possible de déterminer la gravité du traumatisme à la phase initiale.
Un examen 7 à 10 jours après le traumatisme sera nécessaire pour décider ou non d’une intervention.
Cet examen clinique se devra d’être bilatéral et comparatif et réalisé par un chirurgien spécialisé. Seul cet examen différé permettra de décider de la conduite à tenir.
Les entorses bénignes seront traitées par une simple immobilisation par un gantelet amovible sur mesure pour 5 semaines.
Les entorses graves feront l’objet d’un traitement chirurgical. Cette intervention se déroule en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale.
Elle aura pour but de réinsérer le ligament rompu par une petite ancre introduite dans la base de la deuxième phalange. Cette ancre viendra appliquer le ligament sur l’os de manière à permettre sa cicatrisation en bonne position
Dans les suites de cette intervention, la main sera immobilisée par un gantelet en résine circulaire pour 3 semaines qui sera relayé par une immobilisation amovible pour 3 semaines supplémentaires.
La principale complication est la raideur séquellaire de l’articulation métacarpo-phalangienne et la kinésithérapie devra être débutée à partir de la 3e semaine post-opératoire.
Entorses des inter-phalangiennes proximales
Il s’agit d’entorses très fréquentes qui intéressent l’articulation entre la 1re et la 2e phalange des doigts longs.
Dans la plupart des cas, il s’agit d’un traumatisme en hyper-extension du doigt, très fréquent dans certains sports de ballon (handball, basket, volley).
Dans les formes extrêmes, il s’agit d’une véritable luxation dorsale qui nécessitera une réduction sous anesthésie.
Le traitement consiste en une immobilisation de 15 jours par une orthèse tube uni-digitale ou une immobilisation en syndactylie en fonction des ligaments les plus abîmés.
Dans ces traumatismes, la chirurgie reste exceptionnelle.
Après ce délai d’immobilisation, une auto-rééducation voire une kinésithérapie sera souvent nécessaire pour récupérer les mobilités.
L’articulation restera douloureuse pendant 2 mois et oedématiée (gonflée) pendant 4 à 6 mois.